Dans ma dernière chronique, je quittais le Mexique… Après 5 mois, ça a été dur de partir. Ce pays je m’y suis senti comme à la maison, je l’ai adopté et j’ai eu l’impression d’être adoptée aussi. Il y a une vibe spéciale, difficile à décrire. Mais après cette longue période, je sentais que j’avais besoin de reprendre la route et de sortir de nouveau de ma zone de confort. Me voilà donc au Guatemala…
Arrivée à Atitlan, après 13 heures de voyage
Passage de frontière moins compliqué que prévu
Arrivée sur le lac d’Atitlan le 01/12/21 après 13 heures de voyage, je suis fatiguée, j’ai mal au c** 🤯. Nous avons changé de bus 3 fois, attendu 1h30 à la frontière…
Le passage de la frontière est plutôt facile, je suis surprise. Après 3h de route côté Mexique, nous sommes priés de descendre pour passer la frontière à pied. Ici, un bureau nous attend, nous devons montrer notre preuve de vaccination Covid. La dame prend aussi ma température, et me donne un papier écrit “Ok”.
Je me dirige ensuite vers un second bureau où l’officier de l’immigration m’attend. Il regarde le papier obtenu précédemment, tamponne mon passeport et écrit “90” – pour 90 jours de visa. Merci, au revoir. C’est tout ?! Je suis officiellement au Guatemala… 🥳
Nous attendons ensuite devant le poste de frontière pendant 1h30, sans trop savoir pourquoi. Finalement, un groupe de personnes arrive depuis le Guatemala avec leur chauffeur. Et je comprends enfin que nous allons partir avec ce chauffeur et eux, partiront avec mon chauffeur du matin, il s’agit tout simplement d’un échange de passagers.
La découverte du nouveau pays
Nous voilà sur les routes du Guatemala. Clairement, la qualité n’est pas celle du Mexique, il y a des trous partout, on est secoué ! Je regarde par la fenêtre, les paysages sont déjà magnifiques, mais je n’ai pas l’impression d’avoir changé de pays. A l’exception de la saleté présente partout en bord de route (déchets plastiques essentiellement), au Mexique, c’est très propre ! Nous sommes dans la montagne. Ça monte, ça descend, ça tourne… 🤢 Le trajet n’est pas de tout repos et le chauffeur m’annonce au moins 6 heures avant d’arriver au lac Atitlan (si ça roule bien !).
Après 13 heures de trajet, nous apercevons le lac, avec les lumières du coucher de soleil ! Le chauffeur nous offre un moment suspendu, il s’arrête à quelques minutes de l’arrivée pour nous donner notre premier point de vue sur ce lac aux trois volcans. À ce moment-là, je suis saisie par l’émotion 🥺. Les photos Instagram ne rendent pas justice à la beauté du lieu, et mon émotion est sûrement amplifiée par la fatigue accumulée pendant ces heures de voyage… Mais qu’importe, j’ai les larmes aux yeux devant tant de beauté.
Le soir même, dans mon lit, j’écrirai ces lignes…
Me ressourcer, au bord du lac Atitlan
Je resterai 3 semaines sur le lac Atitlan. D’abord, parce que j’ai besoin de me ressourcer. Mes deux mois au coliving Co404 à San Cristobal m’ont drainé beaucoup d’énergie. Vivre en communauté est à la fois fantastique et épuisant.
Fantastique car les rencontres sont provoquées. J’ai rencontré beaucoup de personnes inspirantes, qui m’ont aidé à leur façon, avec qui j’ai partagé un bout de route…
Épuisant car on est sans cesse sollicité, sans cesse dans la socialisation. Pour l’introverti que je suis, ça demande beaucoup d’effort et d’énergie. Aussi, dans ce coliving, évidemment on parle anglais au quotidien. Ce n’est pas un problème pour moi, après deux ans à Londres, je parle couramment. Mais s’exprimer dans sa seconde langue quotidiennement draine aussi de l’énergie. Sans compter que j’apprends l’espagnol… Donc je te laisse imaginer le mix dans ma tête !
Bref, me voilà au bord de ce lac magique. Une atmosphère spéciale se dégage de ces nombreux minuscules villages autour du lac. Les locaux mènent une vie paisible, slow.
Je prends le temps pour lire, écrire, écouter des podcasts. Quand je ne travaille pas, je prends juste le temps, et ça fait du bien.
Finalement, après deux semaines, je suis impatiente de bouger de nouveau et de trouver une vie un peu plus animée. Juste pouvoir bosser dans un ou deux coffee shop de temps en temps, avoir un latte digne de ce nom (ils ont uniquement des café con leche = du café avec du lait versé dedans… 😣 c’est pas booooon !).
Je dois bien l’avouer, j’ai hâte de retrouver un peu de civilisation.
L’arrivée à Antigua
Après trois semaines, me voilà en route pour Antigua. Après 3h30 de route (dans les montagnes encore et toujours), nous arrivons de nuit sur la ville, juste un peu avant Noël.
C’est la première fois que je ressens l’ambiance de Noël. La ville est illuminée, on aperçoit le village du père Noël. Il fait frais, ce qui rappelle l’ambiance de Noël en Europe.
J’ai beaucoup de travail ces temps-ci donc je vais essentiellement bosser. Je commence d’abord mon séjour au Selina, qui n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. J’ai écrit un post insta sur le sujet, je ne vais pas raconter de nouveau ici. Mais après deux jours, je change d’hostel et trouve un coworking pour travailler efficacement.
Après presque un mois au Guatemala, je peux dire que ce n’est pas le pays le plus digital nomad friendly. Bien que je choisisse avec soin mes endroits pour bosser, j’ai déjà eu 2 coupures d’électricité (à Antigua au Selina et au coworking) et 2 jours sans wifi (au Selina du lac Atitlan).
Par contre, j’ai une carte sim locale (Tigo) et je dois avouer que la couverture 4G est vraiment bonne et chaque fois, j’ai pu travailler en partage de connexion sans problème (mais c’est évidemment plus lent qu’en wifi).
Une mini-aventure incroyable
Si tu me suis depuis quelque temps, tu dois savoir que je suis une grande fan des levers de soleil… J’ai commencé à me lever aux aurores pour profiter de ce moment exceptionnel, surtout dans des endroits exceptionnels, quand j’habitais à Londres. Alors évidemment, quand j’ai appris qu’on pouvait faire une mini-rando pour atteindre un point de vue de ouf sur ce lac déjà magique, je n’ai pas hésité une seconde !
Avec deux copines rencontrées quelques jours plus tôt, nous nous levons à 3h du matin un dimanche du mois de décembre pour partir à l’assaut de l’Indian Nose. Un guide nous accompagne – c’est une rando réputée dangereuse, à cause des locaux qui agressent les touristes pour les voler. A 4h00, notre guide nous récupère en tuktuk et nous partons pour environ 20 minutes dans les routes de montagnes très pentues avec ce mini véhicule, parfois on croit qu’on ne va jamais réussir à monter la pente. Ça commence déjà avec des moments de rires !
Enfin, nous sommes arrivés au point où nous allons commencer à marcher. On part dans le noir pour environ 30 minutes. Au début, c’est facile, c’est plat. Puis, ça commence à monter vraiment mais il y a un chemin avec des marches fabriquées avec du bois.
Nous arrivons à un premier point de vue canon, il fait nuit noire, nous voyons uniquement les lumières des villages en bas et des dizaines de feux d’artifices. Nous sommes le dimanche 12 décembre, jour d’anniversaire de la vierge Guadalupe, soit l’un des jours les plus importants en Amérique Centrale.
On continue l’ascension, puis nous arrivons au sommet. Là, petit moment de déception. Il y a une bonne trentaine de personnes. Certains ont dormi là dans une tente. Le sommet est en fait “aménagé” par les locaux. Il y a un feu de camp et peu à peu, les autres groupes arrivent avec d’autres guides. Tout le monde parle, fort, de trucs pas intéressant… bref le moment n’est pas si magique. Mais après quelques minutes, notre guide nous dit discrètement de le suivre.
On redescend alors de quelques dizaines de mètres pour arriver sur un super point de vue où on est tout seul ! Gé-nial ! Ici, on peut profiter de la vie, de ce moment magique, sans écouter les autres se plaindre.
Commence alors la magie…
Une seconde mini-aventure incroyable
Lorsque j’étais à San Cristobal, j’ai rencontré Sarah, qui m’a raconté son vol en parapente au-dessus du lac Atitlan. Elle m’a montré ses vidéos, et son récit était tellement intense que je n’avais qu’une idée en tête… Faire de même dès que possible !
Il faut savoir que j’ai le vertige et que les sports extrêmes c’est quand même pas trop mon truc. Mais avec ce voyage et depuis quelques années, j’ai décidé de ne rien regretter, de tester et de ne pas me laisser dominer par mes peurs. Donc sans trop réfléchir, j’ai réservé mon vol !
Arrive le fameux jour du vol, il fait un soleil radieux, presque comme tous les jours. Le pilote vient me chercher à l’hostel et nous marchons ensemble jusqu’au bureau où nous rejoignons d’autres clients. Le mec est hyper cool, détendu, il me met en confiance de suite ! Ensuite, nous partons pour 30 minutes de route dans les montagnes pour atteindre un endroit en hauteur d’où nous allons décoller.
Il y a 3 pilotes et nous sommes 6 clients. Donc d’abord, 3 filles volent, je regarde attentivement comment ça se passe pour elles. Elles ont l’air enchantées ! A leur retour elles me donnent vraiment confiance !
C’est parti, à mon tour ! Le pilote m’explique bien comment ça va se passer, les sensations qu’on va avoir, que c’est normal, etc. 5 minutes plus tard, on est prêt. “3, 2, 1, run”. Je commence alors à courir – marcher serait plus approprié, car tu ne peux pas aller vite avec la force de la voile qui te retient. Et au bout de 2 secondes, mes pieds ne touchent plus terre.
Et là, une sensation de liberté intense m’envahit. Le paysage est fabuleux, encore plus vu du ciel. C’est juste le silence, et nous sommes en train de voler ! C’est juste ouf ! On volera une bonne vingtaine de minutes, voire même plus. J’avais peur de l’atterrissage, car une amie m’a raconté deux jours plus tôt que sa sœur s’est cassé la cheville au moment de l’atterrissage ! Super ! Mais au final, c’est hyper smooth, les conditions sont idéales, mon pilote est très expérimenté et il maîtrise parfaitement. Tellement smooth qu’à peine posée, je relâche la pression et un petit mouvement de recul à cause de la voile me fait perdre l’équilibre, j’entraine le pilote avec moi, on tombe tous les deux ! Juste une mini-chute qui nous aura fait rire. Ce moment restera un de mes meilleurs sur le lac Atitlan.
El Paredon, petit coin de paradis encore méconnu des touristes
Pour le Nouvel An, on décide avec Floriane – oui j’ai oublié de mentionner qu’elle m’a rejoint depuis 2 semaines – de partir sur la côte Pacifique. On a entendu parler d’un endroit pour faire la fête : El Paredon.
A priori, c’est un petit village un peu perdu, plage de sable noir, petit paradis des surfeurs – on ne surfe pas du tout, mais on aime bien mater 😎.
Le 31 décembre, en début d’après-midi, me voilà dans un van en direction du paradis donc. À seulement 2 heures d’Antigua, c’est parfait pour passer 3 jours.
À peine arrivé, on tombe sous le charme de l’endroit. On est dans un super petit hostel très agréable, au cœur des palmiers, avec piscine et hamacs dans tous les coins.
El Paredon, c’est un village de 10 rues seulement, avec 3 hôtels, 1 café et 1 supérette. Même pas de distributeurs de billets, et bien sûr tout se paye en cash. Avant de venir ici, pense donc à retirer suffisamment de cash !
C’est l’endroit encore secret au Guatemala, qu’on se passe entre voyageurs. Dans 5 ans, il y a fort à parier que ça sera devenu le nouveau Tulum. Triste.
Malheureusement, on apprend qu’il y a une recrudescence des cas covid dans le village, ils ont donc annulé la fête prévue pour le Nouvel An. Il y aura juste le dîner, et on ira boire des coups sur la plage ensuite.
Pour être vraiment honnête, ça me désole à moitié. Je ne suis plus vraiment du genre à faire la fête pour le Nouvel An depuis quelques années. S’il y avait eu, j’aurais pris part, mais finalement, ça m’importe peu.
Finir 2021 et commencer 2022 avec des choses simples
Nous finissons 2021 avec Floriane, sur la plage de sable noir – ma première – avec une bière, des chips à observer le soleil se coucher pour la dernière fois de cette année. Un moment suspendu, ça suffit à mon bonheur.
On se réveille en 2022, et on commence l’année avec une session de yoga sur la plage, face à l’océan Pacifique, suivie de la première baignade de l’année. Ça aussi, ça suffit à me rendre heureuse. Des moments simples.
Quand on est arrivé hier, on a tout de suite eu envie de prolonger pour la semaine. Mais, une fois l’euphorie de la découverte passée, j’ai vite réalisé que l’endroit n’était pas idéal pour bosser. Au-delà du wifi médiocre, les gens ici sont en vacances, toute la journée c’est musique et cocktails. Vraiment, pas le mood pour bosser. Sachant en plus que je suis en vacances dans une semaine, il va falloir que je bosse efficacement dans les jours qui arrivent.
On suit donc le plan et on rentre sur Antigua lundi, en début d’après-midi, après 3 jours d’une belle parenthèse.
La suite par ici, je te raconte l’Ascension du volcan Acatenango, sans aucun doute mon meilleur souvenir du Guatemala !