Journal d’expat #2 : retour d’expatriation en temps de pandémie

Un aller sans retour

Hier lundi 4 janvier 2021, j’ai acheté un billet aller simple pour la France.

Un retour après presque 2 ans de vie à Londres. Ce départ je l’ai décidé depuis plusieurs mois déjà, car j’ai une opportunité qui m’attend ailleurs, en Irlande. Seulement, je n’avais pas imaginé vivre ce dernier mois dans cette ville que j’aime tant, confinée. Mais c’est ça le monde d’aujourd’hui, on ne sait pas quand est-ce que nous serons confinés ou libres. Alors j’ai choisi de profiter de chaque instant de liberté. En décembre, lorsqu’on a eu une « fenêtre », je suis partie en road trip en camping-car à la découverte du Sud Ouest de l’Angleterre. Tu peux retrouver mes articles ici et . En juin dernier, je suis rentrée en France et j’ai profité de ma belle région de Bordeaux, puis j’ai fait un tour à Marseille. Incroyablement beau ! 

Le confinement de trop dans un pays dans lequel je ne me sens plus à ma place

Bref, nous voilà à l’aube de 2021, beaucoup pensait que cette nouvelle année apporterait un nouvel espoir. Force est de constater que nous en sommes au même point, si ce n’est pire ici au UK. Nous sommes repartis sur un confinement strict – écoles fermées, examens annulés – jusqu’à mi-février au moins, a dit Boris. Cette situation chaotique à cause de la covid-19, ajoutée au Brexit, me pousse à rentrer en France. Je ne peux me projeter ici, aucun projet n’est faisable et la situation est bien trop instable. Après avoir « survécu » l’année dernière, j’ai décidé qu’il était venu le temps pour moi de quitter ce pays. Je n’ai plus l’envie de rester, et je souhaite aussi retrouver ma famille avant de partir vers ma nouvelle aventure en Irlande.

Mais alors, c’est comment de rentrer d’expatriation après 2 ans ? 

Remettre ma vie dans 3 valises… Depuis un mois déjà je prépare le départ, je vends petit à petit des vêtements que je ne porte plus depuis longtemps. Tu sais ce top que tu adores trop, qui est au fond du tiroir depuis un an, que tu gardes « au cas où », ou alors ce manteau que tu mets que pour les occasions… bon bah des occasions on va pas se mentir, il y en a plus beaucoup en temps de covid😅 !  

Lorsque j’avais fait ma valise pour m’expatrier, j’avais emmené avec moi tellement de choses inutiles ! Je ne veux pas refaire les mêmes erreurs. J’avais emporté des choses comme si je partais dans un pays reculé du tiers-monde. N’importe quoi ! Mais je crois que d’une certaine façon, ça me rassurait d’avoir toutes ces choses avec moi. Si tu prépares une expatriation, sache que tu trouveras surement dans ton nouveau pays des serviettes de toilette, pas besoin de les mettre dans la valise !🙈

Cette sensation de ne pas avoir eu assez de temps sur place

J’ai un joli livre de Lonely Planet sur les 500 plus beaux endroits à visiter au Royaume-Uni. Avant de le mettre dans la valise, je l’ai feuilleté de nouveau. Ça faisait un moment que je ne l’avais pas ouvert. Et j’ai adoré faire l’inventaire des endroits visités. Finalement, je me rends compte que j’ai pas mal exploré le UK ! Bien sûr, mon grand regret reste l’Écosse. Je n’ai pas pu explorer ce pays comme je l’avais prévu. Mais je relativise en me disant que ça reste proche de la France, j’aurai des occasions de revenir. 

Je crois que lorsqu’on quitte un pays, on se dit toujours qu’on n’a pas eu assez de temps. Quand on s’expatrie, on a vite fait de se reconstruire une routine et de se contenter de celle-ci, oubliant qu’on est à l’étranger pour découvrir. J’ai parfois oublié ça pendant mes 2 ans de vie à Londres. Je me suis surprise parfois à marcher en regardant mes pieds, ou à refuser de me rendre à certains endroits par flemme… alors que non, c’était précisément la raison pour laquelle je me suis expatriée. Pour découvrir, vivre des expériences. 

Si c’était à refaire, que ferai-je différemment ? 

  • Je partirai avec une valise bien plus légère, avec juste l’essentiel. Parfois on utilise des choses dans une vie dont on n’aura pas forcément l’utilité dans la suivante…
  • Je travaillerai moins et profiterai plus de la ville qui m’entoure. Quand je suis arrivée je travaillais 6 jours/semaine environ 50h, pour faire plus d’argent. J’avais cette impression que j’avais besoin d’argent pour pouvoir voyager dans le pays et profiter pleinement de mon expérience. Mais finalement, toute ma première année, je n’avais pas de temps pour les loisirs, ou alors j’étais trop fatiguée pour sortir. 
  • Je lutterais plus fort contre mes pensées limitantes. Je me suis mise beaucoup de barrières au début car je n’assumais pas mon niveau médiocre d’anglais. Je partais avec mes a priori de française, nous sommes toujours dans le jugement. J’avais peur de m’exprimer en anglais. Ce n’est qu’après plusieurs mois que je me suis sentie légitime même si mon anglais est loin d’être parfait. Se faire comprendre et comprendre les autres est suffisant pour lier des relations, échanger, apprendre sur l’autre. 
  • Je ferais plus d’effort pour m’intégrer avec les natifs. Cela est en rapport direct avec mon niveau d’anglais et je dois dire que je lutte encore contre cette pensée limitante ci. J’ai besoin de plus d’efforts pour comprendre les natifs anglais car ils parlent plus vite et emploient un vocabulaire plus élaboré. Mais c’est à leur contact que je passerai le cap supérieur dans ma maitrise de la langue, je le sais. Il faut juste se pousser un petit peu hors de sa zone de confort🙈

Le départ dans 3 semaines…

J’ai ressenti le besoin d’écrire ce premier bilan mais le plus dur reste à faire. Dans les 3 semaines qui arrivent, je vais devoir vendre tous mes petits biens, régler les quelques formalités administratives du retour et trouver où faire un test PCR à moins de £150… Le moins drôle en somme, mais ces étapes font aussi parties de la vie d’expat et on en ressort grandit. 

Reste connecté pour la suite, mes histoires n’en sont qu’au début 😉

➖ Si tu es ou as été expat, partage-moi en commentaire tes tips pour un retour serein 🙏.

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