Prisca n’est pas une expatriée à proprement parler. Mais son histoire m’a interpellée et j’ai eu envie de l’interroger car elle a été une citoyenne du monde pendant trois ans. En effet, après un semestre à Montréal, elle embarque à bord d’un bateau humanitaire pour trois ans ! Durant ces années de bénévolat, elle pose le pied sur 25 pays, ce qui me semble assez exceptionnel pour être raconté sur ce blog !
Hello Prisca, qui es-tu ?
Hello, moi c’est Prisca, j’ai 28 ans. Mon premier voyage, c’était les Etats-Unis, juste pour quelques mois. J’avais tout juste 18 ans. C’était l’étincelle, j’ai chopé un truc duquel je n’ai jamais vraiment guéri. J’ai poursuivi avec un semestre d’échange à Montréal, puis un an de stage en Angleterre, puis j’ai rejoint un bateau humanitaire, le M.V. Logos Hope, où j’étais bénévole pendant près de 3 ans. Pendant cette période, j’ai visité 25 pays dans les Caraïbes, l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, je vis en région parisienne. J’ai un travail à temps plein dans la Mobilité Internationale et, à côté, je suis auteur-compositeur-interprète. Mon premier album sort bientôt, le 4 septembre, et j’y partage les meilleures chansons que j’ai écrites autour du monde.
Tu as d’abord été expatrié pendant tes études, pourquoi as-tu choisi l’étranger pour tes stages ?
Depuis le lycée, j’avais une soif profonde de voir le monde. Avant même de commencer mes études, j’avais l’intention d’aller à l’étranger dès que possible. J’ai fait des études de langues et affaires internationales, donc partir à l’étranger était fortement recommandé par mon école, voire obligatoire en Master.
Qu’est-ce que l’expatriation t’a apporté côté vie perso ?
Beaucoup de choses. De la confiance en soi, de la débrouillardise. J’ai appris à résoudre mes problèmes seule. Quand tu es jetée à l’eau, tu n’as pas d’autre choix que d’apprendre à nager. Loin de tout ce qui est familier, tu dois comprendre par toi-même comment fonctionne le nouveau monde où tu as atterri. Tu grandis vraiment. Les rencontres m’ont aussi beaucoup apporté. On découvre que chaque être humain est différent et unique. On apprend à adapter son comportement à d’autres cultures. On découvre des valeurs chez les autres qu’on finit par adopter…
Et côté pro, qu’est-ce que l’expatriation a changé dans ta carrière ?
Mes études et mon stage à l’étranger ne m’ont pas ouvert de portes, malheureusement. Pour les recruteurs, je n’avais pas assez d’expérience. C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de partir sur le Logos Hope. C’était risqué, parce qu’il s’agissait de bénévolat. Mais j’ai pu me faire l’expérience qu’il me manquait. J’ai travaillé dur dans mes jobs à bord, et j’ai aussi travaillé sur moi-même, si bien que j’étais mieux préparée à chercher du travail à mon retour. Je pense que c’est cette expérience du bateau qui m’a ouvert la porte de mon travail actuel, qui était un de mes jobs de rêve.
Tu as ensuite voyagé à travers 25 pays à bord d’un bateau de croisière. Waou ! Peux-tu nous décrire cette expérience.
Plusieurs amis étaient partis sur ce bateau, et j’avais suivi leur aventure. Mais je trouvais qu’ils étaient un peu fous de partir si loin et si longtemps. Mon stage en Angleterre, qui n’était pas une bonne expérience professionnelle, a tout changé. J’ai commencé à faire des rêves éveillés de ce bateau. J’ai fait un saut dans le vide et je suis partie pour 2 ans. J’ai vécu et travaillé avec des gens du monde entier, de tous types de profils. J’ai travaillé en cuisine la première année, puis je suis passée assistante commissaire de bord. J’avais droit à un uniforme d’officier et je travaillais avec le Capitaine. C’était intense et j’étais très épanouie. Mais dans un tel environnement, il y avait aussi beaucoup de malentendus, des chocs culturels, et des choses qui étaient difficiles à accepter.
Si c’était à refaire, que ferais-tu différemment ?
Je suis restée près de 3 ans sur le bateau. J’étais partie pour 2 ans et j’ai prolongé de 9 mois pour terminer mon engagement sur le poste qu’on m’avait proposé. Finalement, la dernière année n’a pas été la meilleure. Une routine s’était installée. Je ne profitais plus des pays qu’on visitait, je ne sortais plus beaucoup, j’étais fatiguée… Si je devais le refaire, je partirais 1 an ou 2. Pas plus. J’ai entendu parler d’un “burn-out du voyageur”, qui arrive aux gens qui voyagent trop et qui en perdent le goût. Je ne pense pas en être arrivée là, mais je comprends ce qu’on peut ressentir. Les endroits finissent par se ressembler, on se fatigue à se réadapter trop souvent à de nouvelles cultures. Il faut que les voyages restent exceptionnels. Il ne faut pas perdre l’étincelle.
Tu es de retour en France désormais. Penses-tu repartir bientôt ? Pourquoi ?
Je suis rentrée en France depuis 2 ans. Je travaille aujourd’hui dans un domaine très international. Mes clients sont des expatriés qui viennent du monde entier pour s’installer en France. Je suis heureuse d’exercer un métier qui me passionne. Pour l’instant, je profite d’être de retour “à la maison”, de la proximité de mes proches, de la cuisine française, de parler chaque jour dans ma langue maternelle. Je n’exclue aucunement de repartir un jour en expat. Reste à savoir quand, pourquoi et, peut-être, avec qui !
Merci beaucoup Prisca pour ton partage ☺️ Où peut-on te retrouver ?
Je suis assez active sur Instagram, mais vous pouvez surtout me retrouver sur Spotify ! Eh oui, je sors un album très bientôt qui compile les chansons que j’ai écrites autour du monde pendant toute cette période. Deux singles sont déjà disponibles. Mes chansons parlent de ce que j’ai vécu, appris, mais aussi des déchirements liés aux aurevoirs ou du retour à la maison. C’est un carnet de voyage en chansons. Je pense que tous les expats pourront se retrouver dans les chansons Le coeur ailleurs, Let Me Let Go, et Song of the Returning Expat. L’album s’appelle Home Now et sort le 4 septembre sur toutes les plateformes de streaming. Vous pouvez également visiter mon site web : www.priscamusique.com
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